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Sur scène, Cheb Gasmi, le nouveau petit Prince du rai, puis Cheb Zouhir et Chaba Rima (tous deux lauréats du Rai Academy 2015 et 2013) ont bien confirmé la pertinence du choix et la continuité d’un genre musical poursuivant son bonhomme de chemin en Oriental.
Ces artistes ont déjà vécu leur baptême du feu en participant au Festival international du rai d’Oujda. La promotion du rai dans la «capitale de l’Oriental» a eu lieu grâce à la convention signée entre le CNM et l’Association Oujda Art qui soutient par la 5ème édition du Festival « Eté des Oudayas ». Bien que la scène artistique ait connu la naissance de la chanson moderne, la World Music … le rai maghrébin qui a acquis ses lettres de noblesse auprès d’un public marocain raffiné, reste toujours présent et passionne les foules, notamment les jeunes. D’ailleurs, les nouvelles générations n’oublient pas les belles prestations des anciens, tels que Cheb Khaled, Cheb Mami, Cheb Hasni, les frères Bouchnaq ou encore Cheb Mimoun.
Grâce à sa diversité culturelle, le Royaume du Maroc a hérité depuis des siècles d’un patrimoine artistique très riche et varié, dans lequel cohabitent en symbiose des genres musicaux séculaires tels le Gnaoui, le Soufi, le Malhoune, le Gharnati, l’Andaloussi, le Châabi, sans oublier pour autant les Reggadas et la musique amazighe.
D’autre part, lors de la cérémonie de clôture de cette 5ème édition de «l’Eté des Oudayas», Ahmed Damou, l’un des leaders incontestés de la musique des Rwaiss de l’Atlas, a été distingué par le prix de la « Fibule d’Or », décerné par le Comité national de la musique sous le parrainage du Conseil international de la musique, partenaire officiel de l’Unesco.
Ahmed Damou mérite bien ce prix comme il mérite son statut d’ambassadeur de la musique amazighe. Pour preuve, il compte 680 chansons interprétées souvent par d’autres chanteurs et groupes de musique amazighe. Star et symbole du Souss, il a signé avec succès de nombreux concerts à travers le monde, notamment aux Etats-Unis, au Canada, en France, en Belgique, en Italie, en Russie, au Moyen-Orient et même en Chine. Fondateur de l’Orchestre symphonique amazigh, Damou a rehaussé ses créations musicales, en interprétant lui-même ses chansons, à l’instar de certaines œuvres de feu Haj Belaid, Said Achtouk et Janti accompagné ainsi par une pléiade de grands musiciens maîtrisant avec dextérité, des instruments traditionnels authentiques du terroir amazigh. Homme de culture raffiné dans ses choix artistiques, il se veut aussi le gardien des trésors du riche patrimoine amazigh à travers sa collection exceptionnelle d’instruments rares qu’il expose souvent lors de ses spectacles en offrant au grand public l’image d’un Maroc ambitieux attaché à ses racines par des exhibitions sublimes de chorégraphies de danses berbères selon des us et coutumes amazighs.
Toujours dans le cadre de la cérémonie de clôture, le Comité national de la musique a récompensé le groupe Ribab Fusion pour sa recherche artistique et son apport musical universel, en lui attribuant le prix Mégri de la World Music, sous l’égide du CIM/Unesco et en collaboration avec le ministère de la Culture. Selon un communiqué, ce prix, décerné au jeune groupe est hautement justifié, de par l’expérience de Ribab Fusion dont Foulane Bouhssine, le leader du groupe, a pu redonner au Rabab ses lettres de noblesse qu’il mérite à l’instar du luth pour le monde arabe ou la guitare pour l’Occident.
Le succès étant au rendez-vous, Ribab Fusion a conquis le public maghrébin et occidental à travers ses rythmes frénétiques et ses mélodies envoûtantes, que ce soit dans des festivals internationaux ou lors des spectacles promotionnels à l’IMA en France, ou encore au Kennedy Center Millenium aux Etats-Unis. Ce musicien innovateur dans ses créativités artistiques a également permis à la mélodie amazighe et ses rythmes variés de fusionner en harmonie avec des modes universels tels le funk, le free jazz, le rock progressif, ou l’afro pop. Ce qui constitue sans doute une révolution de la musique amazighe.